L'eucalyptus, roi de la forêt en Galicie
L'eucalyptus, une panacée à la fin du 19ème siècle.
Importé d'Australie, il permettait aux paysans d'augmenter leurs revenus.
En plus de l'agriculture, ils pouvaient vendre ce bois pour arrondir leur fin de mois.
Tel était l'argument du gouvernement à cette époque qui subventionna cette forestation.
On transformait alors ce bois en papier.
Et il pousse vite l'eucalyptus.
Dix à quinze ans de croissance avant l'abatage contre cent ans pour le hêtre (foyard). Tout le monde était content de cet surplus de revenus réguliers.
Mais il est gourmand l'eucalyptus.
Les paysans se sont rendus compte que leur champ de maïs à côté d'une forêt d'eucalyptus ne produisait pas beaucoup. Il restait chétif leur maïs.
L'eucalyptus est très gourmand en eau (300 l par jour par arbre) et ses racines atteignent des grandeurs inimaginables pour aller chercher cette eau.
L'eucalyptus pousse tellement vite que les autres essences présentes dans le sol ne peuvent pas se développer sans eau, sans lumière.
Les espèces locales d'arbres ont totalement disparus dans ces forêts d'eucalyptus bien que, en Espagne, la forêt est passé de 27% du territoire en 1990 à 37% en 2024.
On a aussi remarqué une absence d'oiseaux, de champignons dans les forêts d'eucalyptus. La vie est presque absente. Une désert vert, c'est le nom donné à ces forêts par les voix critiques. Sans compter la vulnérabilité de cette monoculture en cas de maladie.
L'autre jour, j'ai vu des hommes nettoyer le sol d'une forêt d'eucalyptus à la débroussailleuse. Afin de favoriser leur croissance ?
On peut aussi remarquer, sur les coteaux vallonnés de la Galicie, des coupes rases de tous les arbres d'une portion de forêt.
En plus, l'eucalyptus brûle très bien sur pied et, pour beaucoup, les incendies en Galicie des années 2022, sont en grande partie à cause de ces arbres.
Alors maintenant, les avis sont partagés.
Certains veulent continuer avec l'eucalyptus et d'autres cherchent une autre voie : malgré les subventions espagnoles et européennes, les gens commencent à revenir en arrière: le maire d'un village lourdement touché par les incendies a décidé de replanter des espèces locales moins rentables mais permettant de mieux freiner les incendies et d'assurer une meilleure biodiversité.