Sur le chemin faisant

Publié le par Stève Turin

Sur le chemin faisant

Sur le chemin, on marche seul, on marche aussi à deux, à trois, avec le pèlerin qui fait une pause ou celui qui nous dépasse. Alors on adapte sa vitesse un moment, on fait un bout de route ensemble, une heure, une demi-journée, une soirée puis chacun retrouve son chemin. On se recroise alors, au gré d'une halte, d'un croisement, d'une pluie ou on ne se recroise pas.
Le chemin permet ce genre de rencontre. Chacun se sent libre de rester à l'écart, de marcher moins vite pour se retrouver un peu avec lui-même, de faire une pause le temps d'apprécier le grand silence de la campagne. 
Depuis trois jours, on marche à trois. Rencontre étonnante entre un Zurichois de 21 ans, une Toulonnaise de 58 ans et moi.
On parle français que Adrian maîtrise un peu ou en anglais qu'Isabelle maîtrise de mieux en mieux. On parle de nos vies, de nos envies, du chant d'un oiseau ou de la beauté du Béarn. On rigole beaucoup, de tout, de rien. On chante « Douce France » et « Isabelle a les yeux bleus ». On parle du ciel, des nuages, du bonheur et de la couleur des fleurs. 
Puis on installe nos tentes et on pique-nique en regardant en silence le soleil se coucher.
Adrian a commencé son chemin de Genève, le 12 juin. L'année passée, il a rejoint l'Iran avec son vélo. Il a fait une apprentissage d'agriculteur puis s'est lancé dans le travail social il y a six mois. Isabelle travaille dans des maternelles françaises, elle fait de la planche à voile dans la rade de Toulon chaque fois que le vent le lui permet. En hiver, une combi lui suffit pour tâter la vague.
Mais dès demain, ils continueront à deux, je vais rester cet après-midi à Navarrenx... Le tour des fortifications me tente. Et aussi les petites ruelles de la ville médiévale. Peut-être les retrouverai-je plus loin. On verra.
 

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