10% de pèlerins

En 1993, on s'apprêtait à fermer l'école  de Saint-Antoine-de-Pont-d'Arraz.
Puis le chemin de Compostelle redevint à la mode et des pèlerins de tout pays affluèrent.
Aujourd'hui, ou plutôt l'année passée, c'est 100 à 150 pèlerins qui traversent le village chaque jour.
Certains y passent la nuit. D'autres mangent le menu pèlerins de midi ou s'arrête à la terrasse pour boire une verre ou acheter de quoi manger pour la suite de la journée. Des boutiques se sont ouvertes, de vieilles maisons se sont transformées en gîtes. 

L'école a pu être sauvée.
En cette année COVID, c'est une toute autre histoire. Seuls 10 à 15 pèlerins traversent le village. 
Une chance pour moi de faire le chemin avec si peu de monde. Facile de trouver un peu de solitude. Plus facile de lier connaissance, on se connaît tous sur le chemin. Toujours de la place dans le gîte. Pas de souci pour trouver un petit coin pour mettre sa tente ou son sac de couchage. 
C'est une liberté inestimable.
L'autre jour, je suis arrivé à Nogaro à 18 heures n'ayant pas encore prévu de lieu d'hébergement. Après une bière, des retraités locaux m'ont proposé de goûter l'apéritif local, le floc, mélange de Bas-Armagnac et de jus de raisin. De discussions en autre floc, il s'est avéré qu'un des compagnons d'apéro s'occupaient du gîte communal : j'avais trouvé mon lieu pour dormir.
Dans les grandes chaleurs, il m'arrive aussi de faire une grande pause dans un village vers 14 heures. L'heure où tout le monde se retranche dans les maisons pour retrouver un peu de fraîcheur. J'y bois un verre sous les arcades, pique-nique, écris un peu le blog, lis puis j'aime reprendre la route un peu plus tard, vers 18 heures. J'ai alors deux heures pour trouver un lieu sympa et planter la tente. Sur une crête pour la vue ou près d'une chapelle : c'est là que j'ai le plus de la chance pour trouver de l'eau. Petit plus appréciable pour la toilette...