Le Mekong et le Rhône
Le Rhône en Valais ne fait que passer, chenal d'évacuation d'eau. Peu de pêche, peu d'irrigation, peu d'habitations sur ses berges, peu de transport, peu de vie en fait (les poissons n'y frayent même pas).
Le Mekong, c'est tout le contraire.
On y vit dessus. On y vit à côté.
On y pêche aussi.
A cause des marées, le courant du Mekong s'inverse dans le Delta jusqu'à 60 km à l'intérieur des terres. Le niveau de l'eau peut alors varier jusqu'à une hauteur de 4 mètres lors des grandes marées.
Pour cette raison, certains pêcheurs mettent, à marée basse, des pièges. A marée haute, les poissons entrent dans ces filets sans pouvoir en ressortir.
De la pisciculture aussi.
Sous la maison de la prochaine photo : une cage grillagée de volume égal à la maison.
Les poissons trop petits issus de la pêche y sont mis pour être nourris et prendre quelques centimètres.
Sursis éphémère.
Le Mekong se divise au sud du Vietnam en de multiples bras sur une surface un peu plus grande que la Suisse, le delta du Mekong.
Entre ses bras, des îles qui sont elles-même traversées par des canaux. D'innombrables bateaux sillonnent ses bras et ses canaux pour le transport des habitants, des animaux, des marchandises.
Le delta du Mekong fournit plus de 50% du riz produit au Vietnam. On peut y faire trois récoltes par an dans ces rizières irriguées par le fleuve.
En saison sèche (de janvier à mai), les berges, libres d'eau et fertilisées de limon par les marées quotidiennes sont utilisées pour l'agriculture....
Le Mekong, lieu d'échange et de commerce, poumon économique de toute une région.
On y vend ses produits de la pêche. Le gazoil dans ses stations services, ...
Le Rhône en Valais, c'est tout autre chose.
C'est comme si on voulait se débarasser de cette eau le plus vite possible...
Un des buts du projet de la troisième correction, en dehors de la sécurisation, est de redonner de la vie à notre fleuve en rendant son cours plus naturel, en rendant ses abords plus attrayants afin que l'on puisse se réapproprier le Rhône.