Ordures
Ho-Chi-Minh-City va inaugurer en 2025 une usine d'incinération d'ordures qui, non seulement fournira de l'électricité mais traitera les fumées issues de cette incinération. D'ici 2030, le 100% des déchets produits par la ville sera réduit en cendres.
Cette usine est la première construite au Vietnam.
Mais alors que fait-on avec les déchets des autres régions, Ho-Chi-Minh-City représente un peu moins du 10% de la population du pays ?
L'autre jour, je me promenais dans un village de montagne au nord du Vietnam. Une rivière qui avait bien creusé son lit et coupait en deux le village. Un pont relie les deux parties. D'où je me situais, je pouvais voir, de l'autre côté du village, des personnes amener des carrioles (que l'on peut voir partout au Vietnam) puis verser leur contenu dans le ravin surplombant la rivière. On est en saison sèche. Lorsque la pluie viendra, tout ceci sera évacué.
Les vietnamiens ont pour habitude de laisser des sacs plastiques remplis de leurs déchets au bord des rues. En fin d'après-midi et pendant la nuit, on voit régulièrement des employés de la voirie ramasser ces sacs plastiques, balayer et mettre le tout dans des carrioles. Carrioles rassemblées dans des lieux bien précis. Le lendemain, elles seront vides, un camion-poubelle sera passé par là.
On voit aussi régulièrement des gens trier différentes matières comme le carton par exemple, le pet, l'alu, le fer afin de pouvoir les revendre à des marchands.
Mais le reste des déchets, qu'en fait-on ?
Selon un rapport, 71% des déchets sont enfouis au Vietnam. Il existe d'immenses décharges où les déchets sont acheminés. Le problème de cet enfouissement est la pollution qu'elle peut engendrer dans le sol et dans l'air. Les nappes phréatiques peuvent être touchées, le pourrissement des déchets peut aussi générer des gaz nocifs. On imagine aussi bien ce que peut générer une incinération sans lavage de fumées au niveau des métaux lourds...
De plus, depuis que la Chine a interdit l'importation de déchets sur son territoire (2018), le Vietnam a enregistré un bond de 62% de ses importations de déchets. Le Vietnam est le cinquième pays importateur mondial de déchets...
Le problème est vaste et complexe. L'introduction d'une économie de consommation est assez récente au Vietnam. Son PNB augmente de 8 % chaque année. Il y a comme un décalage entre cette consommation récente et la prise de conscience. Si j'achète des bananes au Vietnam, on va me les mettre dans un sac plastique.
L'autre jour, j'ai discuté avec un jeune vietnamien inquiet de la gestion des déchets dans son pays. Mais j'ai l'impression qu'il fait encore partie d'une minorité. Malgré tout, on peut voir dans les programmes du gouvernement une envie de sensibiliser sur l'usage des plastiques éphémères, des déchets en général et aussi une envie de faire quelque chose de plus durable avec ces déchets...