Coup d'arrêt
Jusqu'à maintenant, tout se passait bien. Mes jambes me supportaient plutôt bien, mon souffle n'était pas trop court sur les brèves mais rudes montées. Je venais de découvrir deux ampoules, juste cela. Je marchais d'un bon rythme (peut-être trop!) et parcourais des étapes assez longues (peut-être trop!), 25 km en moyenne, un peu plus même. Mes souliers sont confortables, mon sac pas trop lourd (moins de 10 kg), ma pèlerine étanche et ma tente légère. Je dors dans des gîtes, des camping, des bivouacs, dans un local pour vélos...
J'ai un peu souffert du froid. Les nuits sont très fraîches sur les plateaux de l'Aubrac. Puis aussi du chaud dans les plaines du Lot.
Je marche seul, à deux, à trois. Tout dépend des rencontres du moment. On fait un bout de chemin ensemble puis chacun reprend son autonomie.
On se raconte nos petits bobos. Jean veut arrêter à Cahors, trop difficile sous cette chaleur. Céline a mal aux chevilles, elle les sent tout le temps mais tant pis, elle continue. Pour Ninon, c'est ses épaules ; son sac est trop lourd, 13 kg, c'est un peu trop pour elle. Martin, c'est les genoux.
Pour moi, tout allait bien. Juste deux ampoules. Cela fait bientôt 20 jours que je marche, je pensais être épargné.
Mais l'autre jour à Figeac, une petit douleur sur le coup de pied. Rien de bien méchant, après quelques kilomètres seule une petite gène persiste.
Lendemain, douleur un peu plus vive et le soir je sens le muscle ou le tendon endolori sur le coup du pied.
Et puis ce matin :
Martin est ostéo. J'en profite pour lui demander conseil. Tendinite. A force de trop solliciter, il y a inflammation. Crème anti-inflammatoire, huiles essentielles et repos.
Alors c'est le coup d'arrêt. Repos forcé. Ouf, je suis à Cahors dont la vieille ville est charmante. Je pourrais être à Decazeville qui l'est moins.