Sabott

Publié le par Stève Turin

Sabott

Sabott m'a dit qu'il entreprenait cela pour remercier, pour donner un peu après avoir beaucoup reçu.
Professionellement, Sabott travaille en tant qu'officier dans l'armée, il s'occupe des plans et des constructions pour y loger les soldats et officiers.
Mais pendant son temps libre, pendant ses vacances, il habille. Il habille un pont qui se trouve juste devant une pagode/monastère, ce monastère où justement, plus jeune, un moine lui a enseigné pendant son séjour en tant que novice, le dessin et la sculpture. Ce moine maintenant décédé, il veut laisser un témoignage pour montrer sa reconnaissance et aussi enseigner aux jeunes une forme d'art.
Pour l'habillage de ce pont, il s'est inspiré de Angkor Wat, le plus majestueux des temples de la région. Il a pris des photos, dessiné, créé des moules qu'il utilise pour son travail. 
 

Sabott
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Tous les matins, il se lève à quatre heures pour prier.  Prier afin qu'il ait assez de force  pour que les bonnes actions de sa vie prennent le dessus sur les mauvaises. Il aimerait que la bienveillance, la compassion, l'altruisme l'emportent sur l'avidité, la colère. Et c'est Bouddha qui peut l'aider à avoir cette force pour le faire. 
Sur le chantier, il s'occupe plutôt des finitions. Trois ouvriers travaillent pour lui et font le gros œuvre. Sabott, lui, met la touche finale. Cela fait une année qu'il a commencé l'habillage du pont. Il a décidé de prendre en charge le salaire de ses ouvriers mais ne paie pas le matériel. C'est le monastère qui s'en occupe. Une petite inscription rappelle qu'il est l'auteur de l'ouvrage (écriture jaune sur fond noir sur photos).

Dans le bouddhisme, toute bonne action augmente ses mérites en vue de sa renaissance dans un autre être vivant. Sabott m'a avoué qu'il pense que ce travail d'habillage est une bonne action et que sa future vie sera, il l'espère,  la moins douloureuse possible.

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