Angkor pour moi tout seul
Angkor pour moi tout seul.
Ou presque.
On m'avait dit que ça allait être terrible. On te marche sur les pieds pour prendre la photo d'un meilleur angle. On se place devant toi quand tu es en train de cadrer. Des queues interminables.
Rien de tout cela.
Les touristes désertent le Cambodge. C'étaient les Chinois et les Vietnamiens les plus nombreux.
Sur une moyenne annuelle, Angkor accueillait quotidiennement sur tous les sites 6000 visiteurs.
Et là, mars 2020, on est loin du compte.
Le livre/guide parle de deux heures d'attente, pour le sanctuaire d'Angkor Wat, il nous conseille aussi d'y venir à sept heures du matin « pour éviter la foule »: on a dû se retrouver une petite dizaine au sommet.
Entre touristes, on se fait même des petits coucous quand on se reconnaît d'un site à l'autre.
La vie ici se déroule normalement. Les cafés sont ouverts, il y a du monde dans les rues. Mais beaucoup de visiteurs sont partis.
Pour les conducteurs de tuk tuk, pour les magasins de souvenirs et les guides locaux, c'est moins drôle. Un touriste sort d'un site et c'est tout de suite une dizaine de sollicitations pour un boisson fraîche. Quand le client se fait rare, il faut prendre les devants.
Tant pis, j'apprécie quand même. Quel plaisir de déambuler sans entrave entre les sites. Quel plaisir de se positionner un peu en retrait du temple afin de le contempler sans que quelqu'un se trouve dans mon champ de vision. Le site pour moi tout seul.
Angkor presque pour moi tout seul.