Sérénité en Birmanie
On les voit entrer dans la pagode une étincelle dans les yeux. Les lèvres ont tendance à se plisser, un sourire s'y dessine. A pas lents, ils se dirigent vers un des nombreux autels dédiés à Buddha, se mettent à genou sur le sol, leurs fesses touchant leurs talons puis, les mains jointes sur la poitrine et les doigts tendus et écartés, ils abaissent leur buste, la tête effleurant le sol. Ils le relèvent alors rapidement et répètent deux fois le même mouvement. Puis commence alors la prière.
Sérénité, c'est le premier nom qui me vient à l'esprit quand je pense au lien entre les birmans et le bouddhisme. Il n'y a pas que les vieux qui se rendent à la pagode. Les jeunes aussi viennent s'y recueillir, en petits groupes, en couple. Les plus petits ont aussi leur place, ils imitent leurs parents dans leur geste et s'approprient les rites dans la joie: les parents s'esclaffent quand les petits tapent sur une des cloches (le son est sensé propager au loin leur prière), les enfants jouent et courent à travers la pagode mais pas de cri, tout se fait en douceur. Gagnés par la ferveur ambiante, les enfants semblent rapidement se calmer et il n'est pas rare de les voir s'endormir à l'ombre d'une colonne.
La pagode est un lieu de vie, on y prie, on y mange, on y fait aussi sa sieste, on tchatche aussi sur son portable, j'y ai même vu un grand écran dans un coin.
On y vient pour un temps qui n'est défini que par le croyant, on prie quand on le désire, on tchatche quand on le veut.
Il me semble que le bouddhisme fait partie intégrale de la vie des gens. Cela fait partie de leur façon de vivre, de leur façon d'être. En passant dans les quartiers, il n'est pas rare d'apercevoir des autels dans les maisons, de l'encens brûle, on sonne une clochette, on récite une prière...
