Aumône et exclusion sociale

Ce qui m'a tout de suite frappé en Birmanie, c'est que personne ne tend la main pour demander de la nourriture ou de l'argent, tout le monde semble avoir une place dans la société, personne ne semble exclu. 
En Amérique Latine, le nombre des laisser-pour-compte est très important. On les remarque tout de suite. Ils font partie du paysage, .., d'une certaine routine.  
En Birmanie, je n'ai vu aucune personne par son attitude, par ses vêtements qui ne semblait pas intégrée dans la société.
Et pourtant! L'aumône fait partie intégrante du bouddhisme! et donc de la société birmane. 
Tous les matins, de très bonne heure, les moines(-mendiants) sortent de leur monastère quémander leur nourriture quotidienne, de l'argent aussi. Pour dire vrai, ils ne demandent rien, on leur donne spontanément ce qu'ils désirent. Les moines sont perçus comme des personnes des plus respectables et le donneur sera plein de gratitude vis à vis de celui qui fait l'aumône, son don lui permettra peut-être d'échapper au cycle des réincarnations. J'ai aussi vu une personne handicapée, dans la rue,  recevoir, sans rien demander, une coupelle devant elle, de la nourriture et de l'argent.
En faisant des dons, le bouddhiste soigne son « mérite ». C'est grâce à des bonnes actions comme le don, qu'il pourra peut-être atteindre l'éveil qui lui permettra alors d'échapper à toute souffrance en évitant de  renaître pas dans un autre corps.
Que se passe-t-il alors dans un village si une personne ne peut pas subvenir à ses besoins parce qu'il est diminué physiquement ou intellectuellement?
Je pense que l'aumône et l'entraide doit aussi se pratiquer à l'échelle du voisin, du quartier afin que chacun puisse manger et couvrir ses besoins élémentaires.
Notre société occidentale, bien que très performante, compte quand même un certain nombre d'exclus. En Birmanie, j'ai l'impression que c'est différent: chacun a une place dans la société.
 

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