Me voilà prisonnier de cette ville!
A peine 45% de votants en Suisse pour décider des grandes options de la Suisse pour ces quatre prochaines années! Pour la première fois, je fais aussi partie des abstentionnistes. En Bolivie, le vote est obligatoire. Mais le verdict populaire n'est pas forcément respecté... Celui qui ne vote pas reçoit une amende et, pendant six mois, ne peut pas faire de transactions bancaires.
En Bolivie avait lieu le 20 octobre le premier tour des présidentielles.
La constitution bolivienne permet deux mandats à un président. Morales, voulant un mandat supplémentaire (il a déjà fait ses deux mandats, même un peu plus avec une autre constitution) a voulu changer la constitution mais le peuple le lui a refusé par referendum (51%). Il a alors fait appel à un tribunal « spécial » qui lui a permis de se présenter à cette élection. Il est donc candidat.
Mais, pour beaucoup de boliviens, la participation de Morales aux élections est illégale et certaines villes ont déjà annoncé qu'elles ne le reconnaîtront pas s'il gagnait les élections.
Il faut dire qu'en Bolivie, on est soit pro, soit anti Morales. Les villes riches qui produisent des métaux, du gaz, du pétrole sont contre lui. Depuis qu'il est au pouvoir, Morales a mieux distribué les richesses du pays. Les villes riches lui en veulent, les plus pauvres sont reconnaissantes. Tout le monde reconnaît que Morales a fait de bonnes choses mais maintenant, les boliviens ont peur qu'ils s'éternisent au pouvoir. Combien de dictateurs ont changé la constitution pour s'accrocher au pouvoir? Les premiers résultats du premier tour donnent Morales à 45% le second à 38%. Mais il reste 16% des voix qui n'ont pas encore été comptabilisées. A l'heure actuelle, les résultats définitifs ne sont toujours pas sortis. Comme cela prend du temps, trop de temps, les boliviens ont peur que Morales fraude pour qu'il n'y ait pas de second tour. Alors, on manifeste par des actions parfois violentes. A Potosi, l'endroit où je me trouve, on a fermé la ville. Plus aucune voiture ne circule, pas de bus, rien ne rentre, rien se sort. Me voilà prisonnier de cette ville! Enfin presque. Il parait qu'il y a moyen de détourner la fermeture. On verra.