Demain, je mange chez un Quechua
Les touristes que je rencontre sont toujours très pressés.
Moi, j'ai la chance d'avoir du temps.
Souvent, les touristes que je rencontre ne reste qu'une nuit dans une ville car le lendemain, il doivent prendre le bus pour une autre destination.
Comme j'ai du temps, il m'arrive de m'asseoir sur un banc sur la grande place de la ville, là où il y a toujours du monde, une multitude de marchands, des enfants qui jouent, des adultes qui discutent, ....
Souvent, une personne s'assied à côté de moi (en Bolivie, on ose s'asseoir sur un banc qui est déjà occupé) et souvent la discussion s'engage; la politique (les élections présidentielles sont prévues pour dimanche), la Suisse, la Bolivie, la vie, ....
Hier, un bolivien s'est assis à côté de moi. Je lisais le journal, il m'en a demandé une partie; on a commencé à discuter. Il s'appelle Pedro, c'est un paysan quechua de 63 ans qui habite à quelques kilomètres de Sucré, il travaille sur un petit hectare. On s'est donné rendez-vous pour demain à 15 heures. Il m'invite chez lui. Nous allons manger et avec ses fils, il jouera de la musique quechua. Je me réjouis trop!
J'aime bien aussi aller manger au marché central à midi. Il y a de grandes tables et on doit se serrer, tellement il y a du monde. Le menu est à deux francs (entrée et plat principal). Chaque fois que j'y suis allé, des discussions se sont engagées avec mes voisins, une fois c'était une petite fille, Luce, qui mangeait avec sa maman. On a parlé d'école, publique/privée, des prix de cette école, des matières (le quechua par exemple), de l'uniforme obligatoire de l'école,....
Une autre fois, c'était Luis qui est étudiant à l'université de Sucré, section économie. Il n'en revenait pas qu'en Suisse, les villes sont toutes plus basses que l'altitude de 2800 mètres comme Sucré. Il soutient Morales pour les élections de dimanche.
Je crois en fait que les boliviens sont assez réservés mais si on les lance dans une discussion, ils sont assez vite partant...